Lors de l’apprentissage d’une nouvelle langue, l’apprenant est sourd à certains sons et phonèmes de la langue cible ( langue étrangère). En effet, les sons et/ou phonèmes sont filtrés par un crible phonologique. Selon TROUBETZKOY, le crible phonologique, ou système d’écoute contrôlé par le système phonologique de la langue maternelle perturbe l’identification et l’articulation des sons d’une langue étrangère. Le crible phonologique est une sorte de filtre.
- INTERFERENCES
Lors de l’apprentissage d’une langue étrangère, les deux systèmes phonologiques de la langue cible et de la langue source s’interférent. Un apprenant va avoir tendance à rapprocher les sons de la langue cible (langue étrangère) du système phonologique de sa langue source (langue maternelle).
Par conséquent, un son qui est méconnu par un apprenant, celui-ci aura tendance à avoir une prononciation déviante et à le remplacer par un phonème de sa langue qui aura un son proche.
Par exemple, les hispanophones et lusophones vont remplacer / y / par un phonème proche / u / car / y / n’existe pas dans le système phonologique. Les sinophones comme les égyptiens vont interférer le phonème / p / et le phonème / b / car / p / n’existe pas dans le système phonologique de leur langue. Les nasales comme /ã/ (an) et /õ/ (on) sont difficiles à acquérir car ce sont des phonèmes spécifiques au français, ainsi ces phonèmes interférent avec d’autres phonèmes . Par exemple, le /ã / interfère avec le /a/ , le / õ / interfère avec /o/
Ainsi, les interférences se produisent lorsqu’un son ou phonème de la langue cible est méconnu et de ce fait il est rapproché du son le plus proche existant dans le système phonologique de la langue source.
Les interférences peuvent se produire également lorsque le son existe déjà dans la langue source mais ce son n’a pas la même valeur phonologique. En effet, dans certains systèmes phonologiques, on trouve des allophones. Un allophone est l’une des réalisations sonores possibles d’un phonème. Au sein d’une même langue, les allophones ne constituent pas des unités pertinentes que le système de la paire minimale permettrait d’opposer. Par exemple, si un locuteur français roule les /r/, son interlocuteur interprétera ses énoncés de la même façon que s’il ne les roule pas car le /r/ roulé en phonétique et le /r/ non roulé constituent des allophones d’un phonème unique identifié qui est le /R/.
Ainsi, pour certains locuteurs, un phonème donné d’une langue cible sera non discriminant, non pertinent, car pour eux ce phonème sera un allophone, donc une variété de sons d’un phonème. Prenons l‘exemple des hispanophones, ils ne font pas de distinctions entre le / b/ et le /v/ car ce sont des allophones en espagnol, donc ces deux sons ne sont pas discriminants dans la langue source alors que dans certaines langues comme en français par exemple, le /b/ et le /v/ sont des phonèmes, donc ils se discriminent. En effet, si un locuteur remplace le /b/ par le /v/ dans un mot, ceci change le sens des mots. Par exemple, en français « bain » et « vin ». Ainsi, ces interférences peuvent entraîner des incompréhensions à l’oral comme à l’écrit.
Aurélie
La suite demain…